Un pouvoir ancestral !

Il était tôt, très tôt, le soleil n'était même pas encore levé lorsque Damarak fut sur pied, ce dernier avait plutôt bien dormit, il savait qu'aujourd'hui, il avait fort à faire. Première partie de la matinée, réunion avec le Concile pour un ordre de mission éventuel. Ensuite Damarak devait voir le Chef de Sécurité de la Citée. Et pour finir, il devait partir dans la soirée pour rendre visite à son père. Même pour un Sang-Pur, ce genre de journées sont aussi très prenantes et fatiguantes. Mais son devoir passait avant tout, rien ne pouvait lui enlever de la tête. Son rang de Prince ne lui laissait que très peu de temps pour s'adonner à un quelconque plaisir ou jeu.
L'heure approche et Damarak se rend à la salle du Concile afin de parler de ce fameux ordre de mission. Marchant rapidement dans les couloirs, très vite Damarak arriva devant la porte où était affiché "Conseil Royal". Ne perdant aucun instant, le Prince entra dans le salle et salua d'un geste de la main toutes les personnes présentes. Damarak s'assit donc sur son siège attitré et fixa chacun des membres assient devant lui. Puis, après un léger blanc, il prit enfin la parole :

"Cher membres du Concile, je déclare la réunion officiellement ouverte, tout ce qui sera dit ici ne devra en aucun cas en sortir. Bien, quels sont les sujets d'aujourd'hui ?"

Sans même laisser le temps au son des paroles lancées par Damarak de s'estomper, l'un des Anciens membres du Concile prit la parole :

"Et bien, mon Prince, il s'agit de notre situation face aux alliances que nous devrions faire avec les races dites supérieurs."

Damarak fixa lourdement son interlocuteur. Dans ses yeux on pouvait voir l'agacement du jeune Prince à propos de ces alliances dont-il ne voulait pas. Mais à chaque réunion, ou presque, il fallait que l'un des Conseiller le rappel. Plus Damarak faisait de conseil, plus il trouvait que celà était une perte de temps pour lui. Il estimait avoir autre chose à faire que d'écouter des vieux grabatères qui ne pensait qu'à s'investirent non pas pour le bien de la Citée ou des Dragans, mais surtout pour le bien de leur richesse personnel. "Ce qui vie doit mourir, ce qui est immortel doit mûrir"...Et bien proverbe Dragan ou non, contrairement à Damarak, les plus puissant de son royaume n'étaient pas forcément les plus sages, bien au contraire. S'arrachant de force de ses pensées, Damarak fixa de nouveau son interlocuteur et répliqua :

"Bien, je vais vous le redire une dernière fois, et que je ne l'entende plus durant les siècles qui viennent, JE ne veux PAS d'alliances avec qui que se soit ! Est-ce bien clair !!!?"

Un vent glacial traversa la pièce de part et d'autre, le colère de Damarak était telle, quelle en était palpable. En un instant la plupart des Conseillé qui pensaient la même chose que l'intervenant, finir par plonger leur nez dans les quelques papiers devant eux. Quant à l'interlocuteur de Damarak, ce dernier se remit assis sans la moindre expression sur son visage, avec un teint quelque peu livide. Puis, sans même savoir si il y avait autre chose à l'ordre du jour, Damarak quitta précipitemment la réunion et partit en direction du bureau du Chef de Sécurité...
Près de dix minutes plus tard, Damarak arriva enfin à la porte du bureau, il toqua et, sans attendre une réponse, entra, puis répliqua :

"Où est le Chef de Sécurité !?

-Je suis là Sir, vous êtes en avance mon Seigneur, mais ce n'est pas grave, justement, je voulais être sûr de ne pas vous rater, vu que je part dans pas longtemps, je retourne chez moi durant la saison.

-Fort bien, mais revenons à la raison de ma présence ici voulez-vous.

-Bien sûr, Sir, je suis désolé."

Damarak savait qu'il était inutile de s'en prendre à ce pauvre Chef de Sécurité, lui qui faisait son travail bien mieux que ces incapables du Concile. Le jeune Prince avait toujours eu beaucuop d'estime pour le Chef, lorsqu'il était plus jeune, ce dernier lui laissait toujours une arme en bois afin qu'il puisse jouer et s'occuper avec. Un brave homme comme il en existe hélas presque plus...

"Donc, j'ai souhaité vous voir afin de mettre un peu de clareté dans une petite affaire qui me chipote. Voilà, il y a quatre nuits de celà, j'ai apperçu une présence au loin, quelque chose me dit que ça sent pas bon."

Tout en disant ses paroles, le Chef de Sécurité pointa son index en direction de la forêt avoisinante, et effectivement on pouvait encore voir quelques petits filets de fumées noirâtrent s'élever au-dessus des arbres. Fixant ce signe plutôt particulier, Damarak répliqua :

" Vous avez bien fait de me prévenir, envoyez deux éclaireurs, et lorsque je reviendrais de mon voyage chez mon père, venez de suite me faire un rapport.

-Bien, Sir, j'envoi les éclaireurs dès maintenant."

D'un mouvement de bras, l'ordre fût donné et à peine deux minutes après, deux cavaliers partirent en direction de la fumée suspecte.
Tout ce qu'espèrait Damarak c'était que se soit une fausse alerte, sinon son intervention lors du conseil se révélerait incongrue, car il serait, dans ce cas, obligé de faire une alliance avec une autres race afin de savoir ce qu'il pourrait arriver. Fixant le Chef de Sécurité, Damarak répliqua :

"Je suis désolé mon ami d'être arrivé aussi farouchement, mais le Concile est de plus en plus compliqué.

-Ne vous excusez pas, Sir, je comprend tout à fait."

Puis faisant un hochement de tête au Chef de Sécurité, Damarak posa sa main droite sur l'épaule de ce dernier et reprit :

" En mon absence, vous êtes mes yeux et mes oreilles, l'ami."

Ne disant pas un mot, le Chef acquièça en s'inclinant devant son Seigneur. Le Prince lui rendit poliment son salut en affichant un sourire amical et quitta la pièce pour se rendre à l'écurie. Marchant d'un pas sûr et fluide, Damarak arriva bien vite à destination. Sans perdre une minute, il donna l'ordre de faire sceller son cheval. Cinq minutes plus tard, la monture fut amenée près du jeune Dragan. Caressant la crinière de l'animal, Damarak semblait vouloir rassurer la bête. Puis d'un élan souple et rapide, Damarak sauta et retomba sur scelle. Jetant un dernière regard à la Citée de Mélénos, ce dernier éperonna son étalon et partit au grand galop vers le Nord...

Citée d'Astrios.